Hymnes brêves à notre Mère parmi les saints Eanswythe,
higoumène de Folkestone
(Fête le 31 août)
(À la manière de Saint Romain le Mélode)
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Nous sommes vraiment les héritiers de Ta miséricorde et de Ta grâce salvifique, Seigneur,
Par les œuvres apostoliques, avec une noble pitié et par un sacrifice désintéressé,
Tu nous a révélé la foi véritable et vivante.
Maintenant, avec des hymnes de louange nous clamons:
Tu es vraiment admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Saint et Tout Puissant est notre Dieu, Qui voit et connaît toutes choses.
Dans le panorama de l'éternité, toute la création a son rôle à jouer.
Même les athées et ceux qui haïssent Dieu ont leur place.
Les Évangélistes et les messagers du Christ ont pleinement accompli l'injonction de l’Epitre aux Romains,
Prêchant à toutes les nations du monde connu et cartographié.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Notre terre a été comptée parmi les premières à voir le culte du Seul Vrai Dieu.
Socrate, Etienne, Alban et Aule, en défiant Dioclétien, bénirent notre sol avec le sang du martyre.
Remettant librement leur âme au Christ,
Qui posa Son sceau sur notre nation,
Et fit s’effondrer l'idolâtrie et fuir les démons des ténèbres.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Sans le savoir, les légions romaines furent les instruments de Dieu.
Et quand la stabilité impériale eut fait son temps, la sagesse divine amena l'Arche aux temps de troubles,
Pour un Âge Sombre de désordre, de danger et de peur impies.
Dans le Kent, la flamme de la foi qui avait brûlé vivement, vacillait dans l’incertitude et elle mourut presque.
Pourtant, par la miséricorde de Dieu, en Occident, le Nom du Christ, à moitié oublié, fut encore loué,
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Un roi fut le suivant en lisse pour servir le plan céleste.
Lorsque Ethelbert régna dans le Kent, le nom du Christ fut entendu une fois de plus, mettant en fuite les démons de l'idolâtrie,
Que Dieu, dans sa sagesse, souffrit de laisser cachés dans l'ombre et dans l'obscurité, prenant leur temps.
Car, dès que ce bon roi fut réuni à ses pères, leur patience fut récompensée,
Faisant le mal au pays et peur aux fidèles, jusques au temps où un champion fut trouvé en la personne d'un apôtre rempli d’élan et d'action.
En toutes choses,
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu,
Rappelant le loup dans les paroles-mêmes du Christ, le nouveau roi, Eadbald harcela l'Eglise du Kent.
Si les démons de l'idolâtrie se réjouirent de voir le sanctuaire de Dieu souillé; imaginez combien ils exultèrent quand la Sainte Loi de Dieu fut violée.
Eadbald viola la seconde épouse de son propre père, ce qui confirma sa propre impiété.
Mais, bien qu'il ait été souillé par son vil péché, Dieu envoya sa fille Eanswythe comme guide pour son salut.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Les évêques timorés s’enfuirent lorsque le païen Eadbald monta sur le trône.
Laurent de Cantorbéry fut laissé seul, mais il résolut de fuir vers la Gaule.
Souffrant grandement de laisser sans berger les pauvres brebis sans défense du Christ,
L'évêque pria toute la nuit dans l'église des Apôtres et, sombra dans un sommeil agité,
Il reçut des reproches et fut réprimandé par l'apôtre Pierre lui-même, qui donna plus de force à ses paroles par un zèle pugilistique.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Les plaies rouges et les blessures furent la preuve de la colère de Pierre, tandis que la lumière du matin montrait clairement la violence de la vision.
Alors, l'évêque Laurent avec une audace apostolique,
Rechercha le tyran pour l’affronter avec ce signe terrible du châtiment céleste.
Le roi sut quel acte illégal c’était là, et il trembla quand il apprit que son propre péché avait provoqué l’ire de Dieu.
La grâce s’agitait dans son âme et, ému jusques aux larmes amères, dans le repentir, il s'écria:
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Ô la merveille de ce miracle qui découle de la marée montante de la puissance païenne,
Et qui amena le roi Eadbald à la foi dans le Christ notre Dieu.
Quand il fut baptisé, les anges chantèrent et tous dans le Ciel se réjouirent.
L'Eglise du Kent sans cesse se répandit en louanges et rendit grâces pour cette conversion,
Et même la voix puérile de l'enfant Eanswythe se joignit à elle chantant:
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Le roi Eadbald ne souffrit pas qu’aucune idole ne reste dans le Kent,
Tandis que temples, bosquets et autres lieux furent détruits et les démons bannis vers les royaumes des ténèbres.
Tout comme lorsque le juste Ethelbert régnait, les églises brillèrent à nouveau avec gloire.
La lumière de la foi illumina toute âme,
Et la piété virginale était manifeste dans la maison même du roi,
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Des doutes assiégèrent alors les pensées vagabondes du pauvre Eadbald.
Le prétendant de sa sœur était le roi païen de Northumbrie.
Finalement, il donna sa bénédiction pour le mariage et fut récompensé pour cet acte de foi.
Lorsque, après deux ans, Edwin fut baptisé et, plus tard, aux mains des hordes de Mercie,
Il échangea son diadème pour la couronne incorruptible du martyre en Christ.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
La renommée d’Eanswythe se répandit rapidement par toutes ces îles, tandis qu’elle grandissait en vertu et en grâce.
Ni amour des richesses, ni soif de pouvoir terrestre, ni vanité ou orgueil ne furent trouvés chez elle,
Car elle préférait passer son temps dans les œuvres saintes, dans la prière et dans l'étude de la foi.
Et dès ses premières années, l'enfant avait décidé de servir son Seigneur et Dieu, dans la pureté virginale de la vie cloîtrée.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Repoussant ces désirs comme jeux enfantins,
Son père l'exhorta à bien considérer les avantages du mariage.
Mais Eanswythe ne vacilla pas dans sa résolution,
Et elle reprocha sa mondanité et son manque de vision spirituelle à Eadbald.
Pourtant, il soutint que les préoccupations temporelles ne pouvaient pas être écartées à la légère par ceux qui ont la puissance terrestre.
Avec foi nous crions:
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Insensible à cela, Eanswythe demanda: «N'as-tu pas entendu parler de Marie,
Qui a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée?
Dans les affaires humaines la loi universelle de la mort l'emporte, mais j’ai soif d’un Époux céleste.
Pour lui, je préserve la fleur de ma virginité,
Et pour Son service, je te prie ô père de construire une église ".
Vraiment Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Voyant alors qu'elle ne pouvait pas être ébranlée, le roi donna l'ordre,
Aux bâtisseurs de construire sur la falaise de Folkestone, une maison près de l'église des saints Pierre et Paul,
Rappelant à Eadbald sa conversion à la foi du Christ,
Et bénissant ainsi le Royaume avec sa première maison monastique de prière,
Car la pieuse Eanswythe fut bientôt rejointe par d’autres vierges ne cherchent rien d'autre que de se donner totalement au Seigneur.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
L'état d'avancement des travaux était observé attentivement par tous les rangs,
Tandis que les rues de Folkestone résonnaient de la voix
Des maçons et des charpentiers rendant gloire à notre Dieu,
Peinant pour construire à la sainte une maison de prière convenable,
Comme un sanctuaire et un refuge de piété vierge, témoignant que
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Le prince de Northumbrie arriva en splendeur royale et avec grande confiance,
Mais ses yeux observèrent l'activité en conflit avec sa mission,
Car il était venu, prétendant chercher Eanswythe pour qu’elle soit son épouse,
Et étant non seulement d’incontestable noblesse, mais vaillant et de beau visage,
Le roi une fois de plus commença à douter de la sagesse de se plier à la volonté de sa fille vierge.
Pourtant, Tu es vraiment admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Le roi, non par faiblesse, commença alors à chanceler dans sa pieuse résolution.
Il se remémora la façon dont il s'était opposé au mariage de sa propre sœur,
Pour un autre prince païen du royaume du Nord,
Mais la piété de cette femme vertueuse était telle,
Que par la puissance de sa prière, elle amena son époux à la foi en Christ.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Sa situation était alors désespérée et la juste Eanswythe,
Par l'inspiration de notre Seigneur conçut un plan.
Allant avec le prince voir les travaux de construction encore inachevés,
Elle fit remarquer sur le sol une poutre
Qui été trop courte pour rentrer dans l'espace auquel elle était destinée.
En vérité, Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
"Votre attention bonnes gens", commença Eanswythe, alors qu’elle s'adressait à la foule assemblée,
"Ce noble prince désire ardemment m’avoir moi, la servante du Christ, pour compagne.
Il me cherche pour épouse, mais quel fol échange, quelle haineuse bêtise, quelle perte insupportable,
Si j’échange les choses du Ciel pour celles de la terre!
Pourtant, je vais l'épouser si, par la prière, il peut rendre cette poutre aussi longue que nécessaire ".
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
"J'accepte ton défi", déclara le prince, supposant que son affaire était gagnée,
En haut, il adressait ses prières aux dieux païens de bois et de pierre avec leurs oreilles sourdes.
Priant toute la journée chaque divinité mythique à son tour, et cependant malgré la multitude de ses invocations,
La longueur de la poutre n’augmenta pas même d’un petit pouce.
Alors, vaincu, il se retira de cette lutte inégale.
À nouveau, Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Adressant une prière au Christ, notre Dieu, sainte Eanswythe approcha alors de la poutre,
Et elle grandit tout de suite longueur, s'étendant à deux fois sa taille initiale,
Pour la gloire de Dieu et l'émerveillement de tous ceux qui furent témoins de ce signe de bénédiction divine.
Le roi n’entrava plus Eanswythe dans son désir,
Bien qu'il ait vu qu'elle se serait sacrifiée pour son époux terrestre, si telle avait été la volonté de Dieu
En vérité, Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
En l’an trente du siècle septième, selon la tradition, le couvent fut établi.
Utilisant pour spirituelle guidance, les observances des couvents nouvellement créés sur le continent,
Et suivant les disciplines de nos pères, les grands Colomban et Benoît,
Les saintes femmes grandirent dans la foi et dans leur labeurs ascétiques,
Etablissant leur maison dans le patrimoine ecclésiastique de notre terre.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Nombreux furent les bienfaits accordés par Dieu à la terre du Kent,
Et dans leur reconnaissance, les moniales ne cessaient d’intercéder devant le Trône de Grâce.
La vertu de faire des pèlerinages fut rendue manifeste à cette époque,
Et la dévotion des fidèles à Pierre et Paul, les plus grands des saints,
Se manifesta dans les nombreuses dédicaces d'églises à ces deux apôtres.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Il y avait en ces temps-là une coutume selon laquelle les filles devaient être fiancées au début de l'adolescence,
Et à seize ans, Eanswythe était certainement assez âgée pour être donnée en mariage,
Cependant la gouvernance d'un couvent était une tâche bien plus lourde et plus exigeante,
Surtout dans une époque pionnière, où l'expérience et la guidance spirituelle étaient désespérément rares.
Alors que son désir était résolu, l'humilité de la sainte fut sa plus grande force.
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Sainte Eanswythe ne fut pas d’abord élue higoumène de la nouvelle fondation,
Sa jeunesse et son inexpérience furent soumises à l'avis de celles qui avaient plus d’années de maturité,
Et les rigueurs de la discipline ascétique, les veilles et la prière devaient être son lot,
Mais Eanswythe accepta volontiers tout cela pour l'amour du Christ notre Dieu,
Et elle fut, en temps opportun, élue higoumène de la maison qu'elle avait fondée.
Vraiment, Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Les anciens chroniqueurs nous disent beaucoup de choses de l’higouménat d’Eanswythe,
Avec une sollicitude maternelle, elle s'occupait de toutes celles confiées à ses soins.
L'eau était rare dans leur maison monastique en haut de la falaise,
Et elle devait être transportée par des moniales lasses.
Ainsi, par ses prières, la sainte obligea la source à s'écouler en amont.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Très douée de presque toutes les vertus, était sainte Eanswythe.
Nombreuses sont les anecdotes sur ses pouvoirs miraculeux.
Un jour, elle rendit la vue à une femme qui, malheureusement, était aveugle,
Et elle libéra aussi une pauvre âme possédée et tourmentée par un démon.
Ainsi, après avoir servi le Seigneur dans la charité virginale, sainte Eanswythe reposa en Christ à la fin du mois d'août.
Vraiment Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Au fil des siècles, des multitudes de pèlerins vinrent au sanctuaire d’Eanswythe,
Son intercession fut recherchée par les hommes toutes conditions.
Même dans les périodes de bouleversement et de changement destructeurs, le sanctuaire inspira ceux qui avaient le cœur pur,
Si bien que dans les heures les plus sombres de la Réforme, la sainte fit le plus grand de tous ses miracles,
En orientant les serviteurs dévoués qui cachaient ses os sacrés pour les préserver des mains des impies et des méchants.
Car Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
La poussière s’accumula sur les reliques de sainte Eanswythe pendant trois siècles et demi.
Pourtant, au fond de la conscience de quelques fidèles, sa mémoire perdura,
Formant ainsi, un fil ténu de continuité à travers les générations,
Préservant pour nous le patrimoine de la prière de notre nation.
Rendant ainsi hommage à la sainte Vierge Eanswythe, notre hymne est ce répons :
Tu es admirable dans Tes saints, ô Dieu.
Cet acathiste à sainte Eanswythe
a été composé par
Le diacre Andrew Bond
Version française Claude Lopez-Ginisty
Fin & gloire à Dieu !